Zone de libre-échange des Amériques - ZLEA |
Public Original : anglais ZLEA – COMITÉ DES REPRÉSENTANTS GOUVERNEMENTAUX SUR LA PARTICIPATION DE
MÉMOIRE PRÉSENTÉ EN RÉPONSE À L’INVITATION OUVERTE
Résumé Pour que l’établissement de la Zone de libre-échange des Amériques (ZLEA) se concrétise d’ici 2005, les négociateurs devront se pencher sur une vaste gamme de questions qui dépassent les considérations strictement commerciales. En 1994, à l’occasion du premier Sommet des Amériques, les dirigeants des 34 pays membres de la ZLEA ont adopté un vaste programme hémisphérique qui porte non seulement sur l’intégration économique, mais aussi sur la promotion de la démocratie, la réduction de la pauvreté et la protection de l’environnement. Par la suite, toutefois, il n’a été que très peu question de ces trois derniers éléments, ce qui a contribué à alimenter l’opposition populaire à la mondialisation, et ce, tant dans les pays riches que dans les pays en développement. De nombreuses personnes croient, à tort ou à raison, que la mondialisation économique ne sert pas la réalisation des grands objectifs sociaux comme la protection de l’environnement et de la santé humaine. Les négociations sur la ZLEA créent un environnement dans lequel il est possible et nécessaire pour les pays occidentaux de discuter de l’environnement et de trouver des solutions collectives aux problèmes environnementaux transnationaux. Nous croyons que c’est possible parce que sans la ZLEA, les pays ne seraient pas animés de la volonté politique nécessaire à l’élaboration d’un accord environnemental à l’échelle de l’hémisphère. Par conséquent, la ZLEA et tout accord environnemental parallèle devraient être considérés comme deux éléments d’un même programme d’intégration beaucoup plus vaste, comme celui qui a été adopté au Sommet de Miami. Le continent américain est aux prises avec de graves problèmes environnementaux (pollution atmosphérique, déforestation, affaissement des stocks de poissons, recrudescence de maladies infectieuses qui étaient en dormance depuis longtemps, p. ex. le choléra). La ZLEA représente une occasion pour les gouvernements de régler ces problèmes et de négocier l’adoption de solutions proactives. Parallèlement, les politiques commerciales, en particulier les politiques des États-Unis et du Canada, rendent nécessaire l’intégration d’un accord environnemental parallèle à la ZLEA. Rappelons le débat dans lequel s’est engagé le Congrès américain en 1993 au sujet de l’Accord de libre-échange nord-américain, puis le rejet par le gouvernement Clinton du pouvoir de négociation prévu par la procédure accélérée et l’impasse qui persiste actuellement au sujet du pouvoir de promotion du commerce. Dans chacun de ces cas, les opposants à la libéralisation du commerce se sont appuyés sur une croyance ferme selon laquelle les disciplines commerciales ne devraient pas nuire à l’environnement. Dans le cadre de l’ALENA, le problème a été résolu par l’adoption d’un accord parallèle largement satisfaisant sur l’environnement. Les partisans du pouvoir de promotion du commerce ont réagi au rejet de la procédure accélérée en accordant à l’environnement une importance égale aux autres objectifs de négociation. Nous comprenons pourquoi de nombreux pays en développement sont réticents à établir un lien entre le commerce et l’environnement. Certains pays voient la protection environnementale comme une forme déguisée de protectionnisme et craignent que le non-respect des niveaux de protection environnementale imposés par les États-Unis les exposera à des sanctions commerciales. D’autres reconnaissent que leur économie n’est pas assez forte pour intégrer les coûts de la dégradation environnementale et craignent d’affaiblir leur capacité concurrentielle en se pliant à des normes environnementales élevées. Nous croyons qu’il est possible de dissiper ces appréhensions et de trouver des solutions qui mettront les catalyseurs de la croissance économique au service de la protection environnementale, de manière à créer des situations qui seront profitables à tous. À cette fin, nous recommandons que les 34 pays membres de la ZLEA entament dans les plus brefs délais des négociations parallèles sur les questions environnementales dont dépend la réussite de la ZLEA. Les négociateurs devraient commencer par s’attaquer aux quatre problèmes suivants :
Information environnementale à l’échelle de l’hémisphère : Assistance technique coordonnée et programmes de renforcement des capacités : Efficacité du rôle de la société civile : Cette proposition en vue de la conclusion d’un accord parallèle ne porte pas sur des questions rattachées à la ZLEA comme l’agriculture, l’investissement ou le règlement des différends. Nous croyons comprendre que les négociateurs commerciaux se pencheront sur ces questions dans le contexte de l’accord commercial lui-même. Notre proposition porte plutôt sur un processus parallèle aux négociations commerciales qui devrait relever principalement des ministères de l’environnement et du développement. Afin de mettre à profit la bonne volonté politique suscitée par la ZLEA et d’apaiser les critiques à l’endroit de la libéralisation du commerce, un accord parallèle sur l’environnement devrait être conclu simultanément à l’Accord de la ZLEA, en janvier 2005. Puisque nous nous trouvons à moins de trois ans de cette échéance, il est impératif que les négociations soient entamées le plus tôt possible. Afin de lancer le processus, nous suggérons que les autorités gouvernementales demandent aux membres du Comité tripartite (l’Organisation des États américains, la Commission économique pour l’Amérique latine et les Caraïbes et la Banque interaméricaine de développement) de tenir dans les négociations environnementales le même rôle administratif et consultatif qu’ils jouent dans les négociations commerciales. Les gouvernements des États membres peuvent aussi faire appel aux compétences spécialisées d’autres organismes internationaux comme le Programme des Nations Unies pour l’environnement ou encore de groupes de la société civile afin de mener des études et d’appuyer la position qu’ils défendront dans les négociations. La ZLEA est une occasion unique pour les pays occidentaux d’entreprendre une démarche audacieuse en vue d’améliorer leur milieu naturel. De même, ces pays ne réaliseront peut-être pas les bienfaits de la libéralisation du commerce s’ils ne remplissent pas les autres engagements pris dans le cadre du Sommet des Amériques. Nous proposons un programme d’action qui, en plus de renforcer les économies, améliorera l’environnement et la santé humaine. |
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